Il y a peu, toutes les deux, l'on vous avait interdit de porter certains vêtements sur scène, les considérant comme trop révélateurs. Malheureusement, les concepts mignons ont fini par te lasser et l'envie de te sentir femme est apparue, comme celle de contrer les règles - et avec ton acolyte de toujours, vous n'en avez fait qu'à votre tête. En conséquence, vous n'avez donc pas été conviée au voyage dont les autres Ivory peuvent profiter à l'instant ; et le pire, c'est que ça ne te dérange pas le moins du monde.
Vous venez de quitter l'aéroport à bord d'un taxi et tu es sur-excitée, attendant avec impatience de voir ce que te réserve ce périple payé de ta poche. Tu te réjouis de découvrir la chambre d'hôtel louée pour l'occasion, ainsi que les plats traditionnels. Et, avant tout, tu ne peux plus attendre d'être enfin libre, sans la présence de managers, de maquilleurs ou de n'importe lequel des membres du staff t'empêchant de laisser éclater tes envies au grand jour.
« Vacaaaaances ! »
La voiture s'arrête et tu n'as même pas le temps de comprendre où tu es que Ra Hae est déjà sortie, s'exclamant à pleins poumons. Tu sors ainsi à ton tour, la suivant sur sa lancée, regardant autour de toi avec des yeux d'enfant impressionnée.
«Génial, je suis là depuis 5 minutes et déjà trempée comme une serpillière.»
Tu ne l'avais même pas remarqué, mais, en effet, la pluie s'est jointe à vous. Cependant, il en faudrait plus pour gâcher ces vacances si difficilement organisées ; tu lèves alors ta tête en direction du ciel, un énorme sourire au lèvres, puis commences à tourner en rond sous la pluie. Tu te sens libre et euphorique, et Ra Hae n'est pas là pour t'aider : son énorme chapeau couvrant son visage, elle vient de tomber royalement, se retrouvant trempée. Et tu ne peux retenir le rire bruyant sortant de tes lèvres toujours étirées dans un sourire atteignant presque tes oreilles, celui-ci redoublant encore lorsque cette dernière te lance ;
« Je crois que c'est la malédiction d'Emilie. »
J'en suis certaine !
Rétorques-tu, avant de l'aider à se relever, vos rires raisonnant toujours dans l'air. Mais ton attention se reporte vite sur les bruits venant de ton estomac : tu meurs de faim.
« Allez viens, j'ai la dalle, faut qu'on remplisse nos estomacs, on retournera à la douche tout à l'heure ! »
La pluie n'entache pas ta bonne humeur, tu le sens, ce n'est qu'un petit désagrément que tu pourras facilement oublier tout au long de la semaine. Du moins, tu l'espères : il ne manquerait plus que ce soit le début d'une longue série de mésaventures.